Jésus: "Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu".
Le terme "procurer la paix" aussi traduit comme pacifier ici depuis l'original grec: εἰρηνοποιός (eirenopoiós) signifie vraiment "établir l'unité: poiéo eiro".
S'il y a un combat, comme le disait Paul, ce n'est pas contre la chair et le sang, mais contre les puissances dans les airs (de nature spirituelle, pas en volant dans les nuages). Ce sont des puissances et des principautés du mal : la haine et la rancœur, qui influencent l'esprit de personnes qui ne savent même pas pourquoi elles ressentent tant de rancœur envers une autre nation, un mouvement ou une doctrine. C'est pourquoi Jésus a parlé du pardon avec tant d'insistance. Je me souviens des paroles de Nelson Mandela : "Je m'efforce de pardonner à ceux qui m'ont enfermé pendant 30 ans dans une cellule où je ne pouvais même pas m'étirer. Si nous ne sommes pas capables de pardonner, nous ne pourrons pas construire une nation." Ou plus clairement, Gandhi : "Sans l'étude de Christ, ma vie serait restée incomplète", déclarait-il ouvertement. Il disait que le discours sur la montagne lui montrait la voie de sa vie et que Jésus était son maître.
Deux hommes qui ont placé le pardon prêché par le Christ comme directives de leur vie et ont pu changer le cours de leur nation. Je ne sais pas s'ils étaient croyants, comme beaucoup l' entendront, et je ne veux pas le savoir, mais je vois les résultats : le pardon et l'amour détruisent les dominations du mal. Si nous ne commençons pas ainsi, je crois que même une seule syllabe sortant de notre bouche ne pourra avoir d'autorité spirituelle sur cela. Le pardon est comme l'amour ou la haine, ce n'est pas le fruit d'un sentiment mais d'une décision, et cette décision va au contraire influer sur nos sentiments.
Cependant, cela m'a poussé à enquêter davantage sur cet homme, Gandhi : pourquoi peut-il arriver à faire rougir de honte la plupart des chrétiens dans leur mission terrestre ?
Malgré ses débuts dans la religion hindouiste, il a commencé à admirer Jésus de Nazareth et ses enseignements, qu'il appelait "mes expériences avec la Vérité", et il a conservé le concept du hindouisme qui reconnaît Jésus comme "incarnation de la divinité".
Il n'est pas pertinent de trop discuter de sa relation avec de nombreuses "figures et autorités chrétiennes", car il en est venu à la conclusion qu'elles n'agissaient pas conformément à ce qu'elles prêchaient. Personnellement, cela ne me surprend pas lorsque son article intitulé "Ethical Religion" se termine par les mots suivants de Jésus: "Cherchez d'abord le Royaume de Dieu et tout vous sera donné en plus." Il disait : "Laissez les chrétiens de côté pour l'instant. Je veux vous dire, hindous, que vos vies seront incomplètes si vous n'étudiez pas avec respect les enseignements de Jésus." Gandhi réitère la valeur mystique de ces enseignements et en vient à la conclusion qu'un point clé de la vie de Jésus repose sur son intimité avec Dieu. Il affirme que Jésus a exprimé comme personne d'autre n'aurait pu le faire l'Esprit et la Volonté de Dieu.
Il a élaboré un code éthique applicable à la nouvelle société indienne, en utilisant les enseignements de son passage préféré : le Sermon sur la Montagne. De celui-ci, il a tiré la notion qu'il nommerait "les sept péchés actuels". Ceux-ci seraient : 1) La politique sans principes éthiques ; 2) La richesse sans travail ; 3) Le plaisir sans conscience ; 4) La connaissance sans force de caractère ; 5) Le commerce sans moralité ; 6) L'exercice de la profession sans sens humanitaire ; 7) La religion sans sacrifice.
Gandhi disait : "Je refuse de croire qu'il existe aujourd'hui, ou qu'il ait existé dans le passé, une personne qui n'ait jamais été influencée par les exemples de Jésus, même sans s'en rendre compte. La vie de toutes les personnes a été plus ou moins transformée par sa présence, par ses actions et par les paroles prononcées de sa voix divine. Je crois que Jésus n'appartient pas seulement au christianisme, mais au monde entier, à toutes les races et à tous les peuples."
Gandhi est décédé en 1948, assassiné par un groupe extrémiste et nationaliste hindouiste, qui le considéraient comme un traître à leur religion. Dans ses dernières années, seule l'image du Christ dominait sa chambre. Il a réussi à expulser l'Empire britannique en Inde sans recourir à la violence et à réconcilier des centaines de millions de ses compatriotes, au delà de leurs croyances religieuses.